Techniques d'impression originales
La lithographie est un procédé d'impression inventé en 1796 par Aloys Senefelder. D'abord utilisée pour l'impression de cartes, partitions, recueils de vues de voyages puis d'affiches, elle connait un essor rapide auprès des artistes au cours du XIXème siècle. La popularité des lithographies de Honoré Daumier contribua fortement, en France, au succès de cette technique, au développement des ateliers et à son adoption par de nombreux artistes tels que Odilon Redon ou Henri de Toulouse-Lautrec, ce dernier participant avec Jules Chéret, Bonnard ou Vuillard à l'essor de la lithographie en couleur. Après un passage à vide au début du XXe siècle, la technique connaît un regain d'activité en France et une internationalisation marquée, notamment aux États-Unis. En France, la lithographie connaît son âge d'or dès 1960 avec l'atelier Mourlot puis le travail d'éditeur de Maeght qui ouvre en 1964 l'imprimerie Arte à Paris et éditera des estampes, livres illustrés et revues comme Derrière le Miroir au point d'avoir un catalogue riche de plus de 12000 titres. Tous les plus grands artistes européens passèrent par ces ateliers. Aux États-Unis, c'est l'atelier ULAE qui ouvre en 1955, suivi en 1966 par l'atelier Gemini G.E.L. Ces ateliers travailleront avec les plus grands artistes américains du Pop Art, du minimalisme et de l'expressionnisme abstrait et populariseront fortement la lithographie et l'estampe aux États-Unis.
La gravure en taille douce sur plaque de métal apparaît au XVe siècle dans le milieu des orfèvres, pour la création du décor des armures. Le premier artiste à s'approprier cette technique est l'italien Andrea Mantegna. Mais ce sont les allemands Albrecht Dürer et Schongauer qui développeront la technique du burin et donc de la taille directe. Au XVIIe siècle, le procédé connaît un essor sans précédent et de nombreux artistes se mettent à l'utiliser dont Jacques Callot qui en développe et améliore la technique. D'un mode de reproduction fidèle d'œuvres d'artistes, la gravure devient un mode d'expression artistique à part entière. Le burin tomba petit à petit en désuétude au profit de l'eau-forte, permettant un travail plus rapide, plus facile et plus souple. Vers 1650, Jan Van de Velde mit au point une technique permettant d'obtenir des tons de gris plus ou moins profonds. Il faut cependant attendre la fin du XVIIIe siècle pour que le terme d'aquatinte voit le jour et que cette technique devienne pleinement effective. À l'époque moderne, la gravure perd de son influence au profit de la lithographie, technique moins contraignante que la gravure. Au XXe siècle, les ateliers de Stanley William Hayter ou encore l'atelier Lacourière-Frélaut vont participer au renouveau de la gravure, tout comme l'atelier Crommelynck.