La gravure

Il existe une vingtaine de techniques pour graver le métal. On distingue les techniques mécaniques dites directes et les techniques chimiques qui nécessitent l'usage d'acides. Les techniques mécaniques permettent à l'artiste de dessiner directement sur la plaque à l'aide de pointes et d'outils. Parmi elles les plus connues sont le burin, la pointe sèche et la manière noire. Les techniques chimiques nécessitent une préparation de la plaque en amont. Elle est d'abord recouverte d'un vernis résistant à l'acide. L'artiste va alors dégager à l'aide d'une pointe le vernis aux endroits du dessin qu'il souhaite voir imprimés en noir. La plaque est alors plongée dans un bain d'acide qui vient creuser le métal aux endroits mis à nu. Les techniques chimiques sont notamment l'eau-forte, l'aquatinte ou la photogravure. On peut mixer sur une même plaque différentes techniques, qu'elles soient mécaniques ou chimiques. Il faut cependant respecter un ordre dans le processus de gravure en fonction des propriétés de chaque technique. Par exemple, il est souvent préférable de commencer par une eau-forte avant de faire les aquatintes et de finir par la pointe sèche, plus fragile. L'imprimeur est là pour accompagner et conseiller l'artiste aux différentes étapes de la réalisation d'une gravure.

La gravure

2 — L'eau-forte

Quelle que soit la technique que l'on utilise pour graver, la première étape est le dégraissage de la plaque. Il permet notamment de faire adhérer le vernis à la plaque. Pour l'eau-forte, il faut ensuite poser un vernis résistant à l'acide sur l'ensemble de la surface de la plaque. On se sert pour cela de pinceaux plats. Une fois sec, l'artiste peut ensuite dessiner directement sur le vernis à l'aide d'une pointe à graver. Là où l'artiste dessine, la plaque n'est plus protégée par le vernis. On peut alors la faire mordre dans un bain d'acide de perchlorure de fer. Le temps de morsure permet d'obtenir des sillons plus ou moins profonds. On rince ensuite la plaque au recto et au verso à l'eau claire puis on retire le vernis. Après cela, on pose le cuivre sur une plaque chauffante et on applique de l'encre en quantité sur la totalité de la plaque. On retire ensuite l'excédent à l'aide d'un tissu amidonné et non tissé, la tarlatane. Il faut pour cela l'essuyer en effectuant de petits gestes circulaires jusqu'à ce que l'encre se loge dans le creux de la gravure et que les parties non creusées en restent dépourvues. Il faut ensuite passer du papier de soie afin d'enlever les éventuelles nuances de gris qui pourraient persister sur la plaque. Pour finir, on essuie la plaque à la main couverte de blanc de Meudon pour enlever l'encre des dernières parties que l'on ne souhaite pas voir imprimées. La plaque est ensuite recouverte d'une feuille humide et placée en presse afin d'être imprimée. Une fois le premier état obtenu, il est ensuite possible de poser un nouveau vernis et de réaliser une seconde eau-forte pour compléter le dessin. La gravure est un processus très empirique.
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3 — L'aquatinte

A l'origine, l'aquatinte permettait d'imiter les effets de l'aquarelle. Elle crée en effet de nombreuses nuances de gris en fonction du temps de morsure. On recouvre tout d'abord la plaque d'une fine couche de poudre de résine très volatile. Pour cela on pose la plaque dans une boîte à grain dans laquelle la poudre est dispersée en nuage, recouvrant ainsi uniformément toute la surface de la plaque. Il faut ensuite chauffer la résine pour que le grain colle à la plaque. Pour cela on la place sur une grille métallique que l'on chauffe par en dessous au chalumeau, jusqu'à ce que le grain blanc devienne transparent. Les particules doivent être proches mais séparées. L'artiste vient alors recouvrir et protéger d'un vernis les zones qu'il ne souhaite pas traiter à l'aquatinte. La plaque est ensuite plongée dans un bain d'acide. L'acide passe entre les petits grains d'aquatinte et n'attaque le cuivre qu'entre ces petits interstices, créant un maillage velouté. Pour obtenir différentes nuances de gris allant jusqu'au noir, il faut procéder à des bains d'acides successifs de durées différentes. Les zones devant monter en valeur seront mordues par l'acide plusieurs fois, là où celles devant rester plus claires devront être protégées par l'application de vernis. Ce sont ce qu'on appelle « les morsures successives ». La plaque est ensuite nettoyée et encrée de la même manière que pour l'eau-forte.
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4 — La pointe sèche

La technique de la pointe sèche tient son nom de l'outil que l'on utilise aussi pour l'eau-forte. C'est la technique de gravure qui mérite le mieux le qualificatif de technique « directe ». Il s'agit de venir dessiner avec une pointe, très dure et parfaitement aiguisée, directement sur la plaque de métal. Le cuivre est alors repoussé en bordure des tracés effectués produisant, selon la vigueur et la profondeur du trait, des « barbes » qui retiendront l'encre à l'impression et produiront un effet velouté et diffus au tirage. Les barbes ont tendance à s'émousser au fur et à mesure des tirages, nécessitant souvent de faire aciérer la plaque de cuivre.
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5 — La manière noire

La manière noire est une technique dite « directe » qui consiste à faire ressortir des parties claires à partir d'un fond uniformément noir. Elle nécessite en amont un temps très long travail de préparation de la plaque. On utilise un berceau, outil courbe doté d'une rangée de fines petites dents. L'outil est appliqué sur la plaque dans tous les sens, à l'horizontale, à la verticale et dans les 4 diagonales, pour créer des barbes, reliefs et aspérités qui vont retenir l'encre à l'impression créant un aplat noir intense. L'artiste vient alors écraser ces barbes de métal à l'aide d'un grattoir ou d'un brunissoir pour créer des tonalités plus claires et des nuances de gris allant jusqu'au gris très clair. C'est donc une méthode soustractive qui permet d'aller du noir vers le blanc, de l'obscurité vers la lumière par éclaircissements successifs.
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6 — Épreuves d'état et bon à tirer

Il est rare qu'un artiste soit satisfait de sa gravure dès le premier essai. De même qu'il est rare qu'un artiste se limite à une seule technique dans la réalisation d'une gravure. Ainsi, après chaque étape est tirée une épreuve intermédiaire dite « épreuve d'état » permettant à l'artiste de voir à quel état de son dessin il se trouve. Il est en effet difficile de se rendre compte de son degré d'avancement en ne voyant que les sillons tracés dans le vernis, le trait de pointe sèche ou les légers écrasements de la plaque dans le cadre d'une manière noire. Certaines gravures peuvent ainsi nécessiter de très nombreuses épreuves d'état avant satisfaction de l'artiste. Lorsque celui-ci estime que le dessin est terminé, il signe un « bon à tirer » qui servira de modèle à l'imprimeur pour l'ensemble du tirage. La plaque peut alors être aciérée pour le tirage.
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7 — L'aciérage

L'aciérage permet de protéger la plaque et de réaliser de nombreux tirages sans usure de celle-ci, notamment des barbes de la pointe sèche. L'opération consiste à déposer par galvanoplastie sur la plaque de cuivre une pellicule d'acier pour en augmenter la dureté. Cette étape change légèrement le rendu de la gravure et peut nécessiter un deuxième bon à tirer.
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